let's go ϟ

Et c'est là qu'elle marque un nouveau point, le trône pouvait créé des tensions dans la meute et peu importe de qui tient le trône, il sera toujours convoité. Dès que le mâle vînt à ses côtés, un sourire discret glissa sur ses lèvres, avant de laisser ses yeux glisser sur son paysage.

▴ Je me disais bien. 

Baïka pouvait sentir le souffle chaud du mâle et l'autorité qu'il pouvait dégager mais cela la laissait totalement indifférente, toujours. C'est dans un bref mouvement de tête qu'elle recule légèrement sa tête, appréciant peu les contacts comme celui-ci et replongent ses yeux dans les siens, observant son désir.

▴ Ce jeu restera sans fin. 

Souffle-t-elle tout en approchant à son tour ses crocs près du mâle, soufflant sur quelques parties de son corps tout en l'analysant sans y toucher. C'est d'un pas léger que Baïka revient devant l'Alpha, laissant ses iris s'ancrer dans ceux du loup.

« Un jeu a toujours un perdant, tu sais ? » Tu lâches cela, ta mâchoire prête à claquer dans sa jugulaire. Tu peux la tuer en un coup, en lui arrachant la gorge. Mais pourquoi ne le fais-tu pas ? Quelque chose te retient ? Tes yeux s'ancrent à nouveau dans les siens. Elle recule, s'avance, telle une danse où elle mène. Tu ne bouges pas, tu l'observes. Ta gueule qui était ouverte claque brusquement, dans un coup sec. Tu ignores la raison de ce défi annulé. Comme si elle te possède alors que c'est toi qui dois gagner le jeu. Tu es mauvais perdant, tu n'as jamais perdu dans tes huit ans d'existence. Tu n'as rencontré que très peu de louves qui te font cet effet. Tu ne comprends pas. Un regard qui se permet de dégouliner d'hésitation, de frustration. Que se passe-t-il ? Tandis que ton cœur se prend à faire la course dans ta poitrine. Tu peux mettre fin à ce jeu, d'un coup de crocs. Pourtant tu ne fais rien. Comme si une barrière s'est construite entre elle et toi. Tu n'arrêtes pas de la fixer et tu finis par dégager l'air qui avait empli tes poumons car tu ne respirais plus pendant ce bref instant. Une attirance nouvelle. Cette indifférence t'attire. « Veux-tu que je te dicte les règles, ma chère ? »

C'est un jeu dangereux que celui d'exciter, un esprit inflammable et prompt à s'irriter. Baïka lève un sourcil inexistant avant de fermer ses yeux à la prononciation du mot perdant, mais malheureusement pour lui, elle aussi était une grande joueuse et elle avait les mots pour se mener à la victoire.

▴ Pour faire un bon vainqueur il faut être bon perdant parfois.

C'était son père qui lui avait appris cette phrase et c'était une vraie phrase aux yeux de la louve. Le loup semblait être perdu dans ce qu'il faisait malgré ces petites flammes qui dansent dans ces iris et ça, ça amusait l'Alpha. D'un geste presque dangereux et d'un pas déterminé que Baïka s'avança de nouveau vers lui, s'arrêtant à quelques centimètres tout en s'approchant de son oreille.

▴ J'aime pas les règles banales. 

Tu peux la détruire en un coup de crocs. Ta force n'est pas comparable à la sienne. Vos deux robes se contrastent. Elle, blanche immaculée, toi noir corbeau. Tu as une carrure plus imposante, elle a une silhouette plus svelte. Elle doit être rapide, tu dois anticiper ses assauts. Mais pour l'instant rien ne se passe en gestes, que des mots qui figurent. Tu la regardes, des flammes qui dansent dans tes prunelles sombres. Tu l'observes, essayant de cacher cette vague d'émois qui te submerge. Ce n'est pas le moment de flancher. Ressaisis-toi. Qu'elle ne devienne pas ta faiblesse. Qu'elle ne soit pas celle qui te fera perdre. « Je ne sais pas ce qui me retient de t'arracher la gorge. » Tes aveux sont clairs. Tu as quelque chose qui t'empêche d'agir, comme une barrière. Tu ressens une attirance dangereuse pour elle. Tu la masques. Tu ne vas pas perdre, tu ne peux pas être le perdant. Tu claques ta mâchoire. Elle s'approche de toi, sa gueule près de ton oreilles et elle susurre qu'elle n'aime pas les règles banales. C'est très bien car tes règles n'ont rien de banales. « Tu as de la chance, je te laisse les définir. » Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas la laisser mener la danse. Cela contribuera à ta perte. Alpha, tu dois te montrer fort. Tu dois être le Roi. Tu dois être celui qui gagne, non celui qui perd.

Cet Alpha ne ressemblait pas à un autre et c'est certainement ça qui rend la rencontre différente de celle qu'elle a eue. Les mots sortant de leurs bouches s'écoulaient dans leurs oreilles, et pour la toute première fois, aucun combat. Mais le mâle fît part que quelque chose le stopper, quelque chose de fort pour ne pas le laisser attaquer Baïka alors qu'elle était vulnérable.

▴ J'aime plutôt savoir les idées des autres.

Lui dit-elle avec un ton un peu plus enjoué qui étira un sourire sur son visage, ce sourire remplit de malices pouvaient signifier plusieurs choses. Elle, dans ce jeu ? Elle n'était pas perdue, ni gagnante. Le hasard fera les choses, et toujours se fier au hasard. Dans son jeu, il n'y aura perdant ni de gagnant puisque ce jeu reste dangereux, les deux Alpha commencèrent-ils à danser sur ce jeu à leurs risques et périls ?

▴ Je serai jamais ta soumise, sache le. 

La soumission ? C'était la seule chaîne qui pouvait entraver sa liberté et ainsi faire revenir au grand galop son impulsivité. Dans un bref mouvement, sa distance avec le mâle avait grandi, mais ses yeux toujours ancrés dans les siens, la déconcentrant à des moments.

Résister a toujours été une qualité chez notre Alpha, Baïka. Suite aux paroles du mâle, c'est un sourire moqueur qui se glissa sur ses lèvres, conscient des risques à prendre tout en ignorant la remarque sur la soumission puis se rapproche de nouveau vers l'Alpha, Ezrael.

▴ Toujours.

Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Elle ne le savait même pas. Perdue mais consciente de son jeu, de leur nouveau jeu sans règles. Tout était permis et c'était ça la cause de son envie d'être dans un jeu, ne pas savoir ce qui va se passer ni comment ça va se terminer. C'est d'un pas serein que Baïka frôle l'Alpha et détache son regard pour observer celui du Canyon.